En marge de la révision de la Constitution préalable à la ratification du traité de Lisbonne, plusieurs députés de la majorité et de l’opposition, dont une poignée d’élus occitans, avaient déposé le 15 janvier des amendements pour que la France reconnaisse ses langues régionales («La langue de la République est le français dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine») et puisse enfin ratifier la Charte européenne des langues minoritaires. Cette charte, établie par le Conseil de l’Europe, reconnaît l’existence des langues régionales et leur confère une protection juridique. La France l’a signée en 1992, mais sa ratification a été bloquée par le Conseil constitutionnel en 1999.
Une mauvaise nouvelle : ces textes se sont une nouvelle fois heurtés à un mur jacobin et ont tous les deux été repoussés, au motif que ce n’était pas le sujet du jour. Comme si la République était menacée par ses langues régionales : c’est pourtant bien l’occitan — entre autres — qui est en danger imminent de disparition.
Une bonne nouvelle quand même : au cours de la discussion, la garde des Sceaux, Rachida Dati, s’est engagée, au nom du gouvernement «à ce qu’un débat ait lieu sur la délicate question des langues régionales», vraisemblablement au printemps.
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